Bordure ! C'était le thème de la journée avec un vent 3/4 dos sur les 220 kilomètres de course! C'est la pire direction du vent qu'il peut y avoir : vent de dos tout le monde est poussé donc être à l'abri dans les roues est moins important puisqu'il n'y a pas de résistance frontale avec l'air. Le fait que le vent ne soit pas plein dos rend cela encore plus difficile puisqu'il faut résister au vent latéral. L'équipe qui roule en tête de peloton forme ce que l'on appelle un éventail en roulant en quinconce de manière à protéger ses coéquipiers dans la roue du vent latéral. Le problème est que la route n'est pas assez large pour protéger tout le monde. Les coureurs au delà roulent en bord de route, la bordure.

Un seul courageux a été échappé sur cette étape dévouée aux sprinteurs sans aucune hésitation. Il a pris sept minutes d'avance. Dans le peloton c'était de la "roue libre". Puis kilomètre 130 nous sommes arrivés sur le point où ça devait bordurer. Toutes les équipes étaient focalisées là dessus. Tout le monde était frais suite au début d'étape facile. Tout le monde voulait être placé à l'avant et ainsi il n'y a finalement pas eu de bordure puisque le peloton est resté en boule, afin que chacun garde un bon placement. Personne ne voulait céder sa place et tous avions les capacités physiques de la maintenir. C'est quand même resté très tendu et nerveux jusqu'à l'arrivée.

Au passage on a transpercé l'homme échappé, ça roulait très vite ! A l'arrivée il y a eu quelques cassures à l'arrière du peloton. Moi je suis resté au contact avec mes deux leaders. Viviani a levé les bras mais il a été déclassé au profit de Gaviria devant Demare à cause d'un sprint jugé gênant ou dangereux en ayant serré Demare.